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2. Stratégie court deuxième semaine ▶

 

 

Pascal, pas encore 30 ans, mais appelez moi John.

Je suis trader Forex professionnel.

 

Comme annoncé dans la présentation du blog, certains articles traiteront de mon trading personnel.

À mon arc, j’ai plusieurs cordes; celle qui est bandée actuellement est une stratégie de trading adaptée à la raréfaction de mon temps, qui devient un luxe cet été. Mais je ne fais pas flèche de tout bois; ces stratégies sont exhaustives et bien pensées. Un dernier coup d’oeil à la course de ma trotteuse; les lombaires bien installés dans le fauteuil 22A estampillé Turkish Airlines; je n’en perds pas plus et je mets à écrire ce premier article.

Ah le temps ! Avec mon itinéraire initiatique et estival et mes divers projets professionnels, les cases de mon calendrier sont un échiquier, ses pièces, après 8 tours de jeu, aussi aléatoirement éparpillés que mes disponibilités. Eut égard à l’entropie de Shannon, ça rend mes disponibilités trop aléatoire pour conserver un avantage statistique pour de l’intraday !

Mais le temps n’est pas un problème, et n’est l’ennemi du trader que si sa les performances de sa stratégie en découle. Celle que j’ai choisi, porte le nom de « trading à la louche ».

 

Actuellement deux positions concourent, à astreindre mon attention, dans la première acception de ce mot, et à celle qui me rapportera le plus, dans la seconde. Je suis court sur la livre et l’euro, face aux dollars australien et américain.

Et je surveille étroitement la paire GBPCAD. Je suis un fétichiste de l’atonie des marchés, et cette configuration hebdomadaire plaide pour un futur mouvement intéressant. C’est l’une des rares certitudes que l’on a sur le Forex. Après une compression, quelque soit leur horizon de temps, les paires prennent une direction. Le reste est du domaine de l’incertain : quand ? par où ? pour aller jusqu’où ?

Deux sentiments possibles : un ascenseur émotionnel – un faux signal ou une tendance trop courte – ou une heureuse issue. J’espère une tendance qui aurait l’orgueil d’égaler celle qui la précède. Une belle correctrice de l’insolente hausse serait parfaite : j’aime que les choses obéissent à la gravité, que tout ce qui monte doit rechuter. Et je suis plus habile dans les baisses. Ce confort est un conditionnement que j’assume complètement : j’ai appris à trader à l’aube d’une crise financière ! Mes cicatrices se sont dessinées dans de frêles hausses, et mes triomphes dans de gigantesques baisses. C’est ainsi que le Forex a accouché d’un vendeur zélé, et d’un acheteur timide. J’assume complètement ces biais, complètement stupides, et qui aurait dû disparaître, à mon niveau actuel de trading.

 

1. GBPCAD

Ci-contre, un graphique hebdomadaire de mon fétiche sur GBP/CAD; en hebdomadaire on voit très clairement une compression qui a installé pour bornes 1,86 dollar canadien à l’étage, et 1,81 en bas.

J’affiche à côté un graphique journalier, pour attirer votre attention sur le fait qu’il faille sauter une unité de temps dans ce cas là : si le W1 est en compression, le D1 va multiplier les faux signaux de départs en tendance, et cela va s’avérer létale sans bon money management. On en effet deux choix : soit on ne base ses décisions que sur la technique, et dans ce cas, on s’abstient de trader des signaux D1, au profit d’exploiter des swings H4, soit on s’y risque, mais en risquant très peu, ou avec des stop loss larges, en dehors du range de préférence. Trois possibilités qui se valent toute.

Je vais donc sagement attendre qu’une bougie hebdomadaire me donne l’envie de rentrer. Ce qui me fait un peu suer, ce serait un signal avant le retour de la volatilité… c’est comme rentrer en intraday avant 9 heures, ça peut bien se passer mais ça reste plus évident de rentrer avec l’arrivée de la liquidité/volatilité, qu’avant.

 

2. GPBAUD

J’ai pris une position hier, un signal des plus basiques. L’écart entre le prix et sa propre moyenne s’est creusé à la baisse. Techniquement, la paire étant dans une compression hebdomadaire, la situation n’est pas du tout idéal, mais il me fallait une position initiée en journalier pour mettre en place la suite de la stratégie. J’ai hésité à mettre mon stop en dehors du range; en effet, pour maximiser le taux de réussite dans cette configuration, il y a deux possibilités : rester très peu de temps exposé (sortir rapidement), ou élargir le stop loss pour absorber des mouvements inverses. Finale
ment, j’ai choisi de prendre deux ordres; un avec un stop à 1,8420, et un avec un stop à 1,8220, avec, respectivement, un risque de 750 et 250 euros.

Graphique sur l’évolution de cette stratégie.

Quelques explications :

– actuellement le risque sur ma stratégie est entier car le stop est à sa position initiale (risque trade 1 = 1000 euros)

– le gain latent maximal a été le plus gros gain enregistré pendant la durée du trade

– vous devinerez a contrario ce que signifie la perte latente maximale

stat-s1

 

Le dessein de ma stratégie se dessine simplement : bloquer un gain, le diviser en parts, et les réinvestir dans des trades à court terme pour gonfler mon PnL ou encaisser des gains, tout en ayant le même risque. C’est un trading qui s’aventure dans la décontraction, l’amusement, un trading qui est très plaisant et distrayant. Mais surtout un trading qui peut être rentable.

Pour bloquer un gain, il y a deux options avec leurs avantages et leurs inconvénients qui ne seront pas débattus ici : être neutre au marché (prendre une position inverse) ou descendre le stop loss. Mon choix dépendra et de mon humeur et de la configuration de la paire le moment venu.

 

3. EURUSD

Un effet de la valse des crises qu’ont dansé nos dernières années, est très profitable sur la paire la plus traitée au monde. Telles les notes qui s’obstinnent à évoluer entre les deux bornes d’une partition, la musique que nous joue l’euro est contenue entre 1,20 et 1,60 dollar. Cette sinusoïdale trisomique résulte des différentes actions des banquiers centraux et des États. Tantôt l’euro est trop haut et pénalise les états exportateurs qui n’ont pas la doctrine de bas salaires de Merkel, à la limite de l’abnégation, et du coût du travail allemand. Tantôt il est trop bas, et pénalise les importations, favorisant l’augmentation du coût de la vie.

D’autres processus rentrent en jeu, notamment le fait qu’à 1,20, les investissements étrangers en euro, ou même acquérir la monnaie unique, est plus facile qu’à 1,60, où, à l’inverse, on peut acheter en plus grande quantité du dollar. Ainsi naturellement, et notamment pour les pays ayant d’importantes réserves de change, l’euro n’a que vaqué de haut en bas pour le plus grand bien de mes affaires.

En effet, la stratégie que j’ai sur cette paire est très simple : dans les zones extrêmes qui tutoient les 1,5 et les 1,20, j’ai pour habitude de prendre de très grosses positions courtes et longues, avec des stops larges ou pas, c’est selon la configuration et le contexte économique et sociale (pression politique et populaire grandissante sur l’évolution des taux de change par ex, plaintes répétées des industriels). Ces positions suivent en général des cousines symboliques, dont le levier ridicule leur permet de supporter des drawdown de 5000 pips. Ce sont des entrées que je prends contre la tendance.

 

La dernière que j’ai prise date justement du 28 avril. Hasard du calendrier pour moi puisque j’ai officiellement gagné mon premier vrai euro le 27 avril 2009, sur le câble. En regardant la distribution via les écarts type depuis 6 ans, on voit que les mouvements évoluent de plus en plus sous des altitudes plus basses. Ainsi, en 6 ans, 66% du temps l’euro a évolué entre 1,29 et 1,41 dollar.

Je suis donc rentré court, sans signal particulier, à 1,3840 avec un stop à 1,6, soit 2160 pips de stop, rien que ça, pour un risque monétaire de 500 euros, soit 23 centimes d’euros le point environ, pour une position de 37 000 dollar. Pour faire ma conversion j’ai choisi le prix du stop, soit 1,60 dollar (500/2160 = 0,23 euro, soit 0,37 dollar à 1,60).

Le plan était simple ; moyenner à la baisse pendant toute l’éventuelle hausse, sans dépasser un risque total de 5 000 euros, en conservant le même stop aux encablures des 1,60 dollar. Puis, vers les 1,50, j’aurais systématiquement pris des entrées en tendances baissières journalières.

Finalement, vu la distribution des prix, j’ai voulu tenter d’entrée sur des tendances baissières vers les 1,40 dollar. C’est la stratégie que l’on a mise en place avec les élèves fin avril début mai lors d’un briefing stratégique. Malheureusement trop peu m’ont suivi sur ce terrain de stratégies loufoques au premier abord, mais pourtant réfléchies.

C’est ainsi que j’ai pris mon premier signal court la journée du 12 mai, à 1,3767 avec un stop à 1,41 dollar pour un risque de 1 000 euros. Je n’ai rien fait de ce que j’aurais du faire pendant la baisse; mon stop était censé épouser les sommets que jalonnait la paire dans son mouvement rétrograde, diviser le gain ainsi protégé, et le réinvestir avec des trades intraday. Je n’ai commencé à être actif  qu’au moment où la paire est sortie de sa compression, mon fameux fétiche (phase 1 des bandes de Bollinger); j’ai alors redescendu le stop de ma position (les deux shorts sur l’euro que j’avais) à 1,3660, protégeant environ 360 euros; Par un savant calcul je trouvais que 360/10 me donnant la possibilité de prendre 10 trades avec un risque de 36 euros, pour réinvestir mon gain.

Je décidai donc de placer tous les 25 pips, un ordre avec un risque de 36 euros et un stop à 1,3660; je ne voulais pas m’occuper d’une entrée avec un bon timing, n’ayant pas de temps cet été de faire de l’intraday assidument; je travaillais à côté sur la réalisation de la nouvelle formation pour débutant, ce qui prend beaucoup de temps et d’énergie lorsque le perfectionnisme est une obsession non domestiquée.

Il y a eu 8 entrées de prises entre le premier ordre à 1,3546 et le dernier à 1,3346. J’ai tout sorti à 1,3397 sentant le vent tourner sur mes graphiques le 8 août. J’ai réparti le risque sur les ordres comme suit :

360 / 10 = 36. J’ai programmé un risque de 72 euros pour mon premier trade, et de 18 pour mon dernier trade, effectivement, plus on rentre tard, plus on a de chance de sortir en perte. Soit une décroissance de 6 euros par position (premier trade 72 euros, deuxième 66 euros, puis 60 etc. jusqu’à 18). Ce qui m’a rapporté environ 220 euros (218 et des poussières pour être précis).

J’ai également repris une position en journalier peu de temps après l’entrée en tendance baissière.

Aujourd’hui j’ai donc encaissé 220 euros, et il me reste une position ouvertes avec trois entrées; le stop commun a été placé à 1,35, pour un gain bloqué actuellement de 800 euros pour le premier trade journalier, un peu moins de 80 euros pour le trade initial, et un joli 370 euros pour mon dernier trade initié à 1,3554 pour un stop initialement placé à 1,37 dollar. Soit pour le moment un risque total pris de 2 140 euros dont je vous épargne le calcul, pour un gain bloqué de 1 250 euros et 220 euros encaissés. Je serai content lorsque cette stratégie m’aura rapporté le double de ce que j’ai risqué.

Je livrerai les détails pour le suivi de la position GBPAUD, puisqu’elle est actuelle et en temps réelle, elle aura plus d’intérêt que cette position passée.

USD

 

2. Stratégie court deuxième semaine ▶

 

 

Et pour finir en beauté :